Le comportement de retrait relationnel précoce est donc un signal d’alarme important.
Le répertoire défensif du bébé est en effet initialement assez limité, et se centre surtout autour de la protestation et du retrait.
Le retrait est plus difficile à repérer que la protestation, et pourtant il intervient dans de nombreuses situations de la psychopathologie précoce, de façon manifeste ou accessoire, qu’il s’agisse de troubles causés d’abord par un trouble relationnel, ou par un trouble organique, comme dans la douleur intense et durable.
La réaction de retrait prolongé de l'enfant est un élément essentiel de la clinique de la plupart des grands ensembles diagnostiques de la petite enfance :
dépression, troubles envahissants du développement, troubles de l'attachement, troubles anxieux, syndrôme post-traumatique, troubles sensoriels...
La réaction de retrait est donc un élément d'alarme essentiel auquel le pédiatre ou la puéricultrice doivent porter une attention toute particulière au cours de l'examen de routine du bébé.
Le comportement de retrait dans la psychopathologie précoce.A droite et en jaune les situations où le retrait est un élément constant du tableau clinique, à gauche et en bleu celles ou il apparaît sans être constant.
Ainsi, le comportement de retrait apparaît–il comme une part importante du répertoire comportemental du jeune enfant, et comme un signal d’alarme qu’il est critique de percevoir tôt, et de ne pas banaliser.
Le retrait relationnel pourrait être la forme précoce de la dépression et le mode d’entrée dans celle-ci.
Nous n’avons pas trouvé dans la littérature, d’instrument de mesure du retrait relationnel chez le jeune enfant avant 2 ans, et nous en avons donc construit un : l’échelle d’alarme détresse bébé.
http://www.adbb.net/echelle.html